La Seine de nos Saveurs, 1 : La vigne et le vin à Héricy et dans sa région
✻ La vigne à Héricy au cours du XIXe siècle
Depuis le IIe siècle, où sa présence est avérée à Marolles-sur-Seine, la vigne a eu le temps de s’acclimater et de se développer le long de la vallée de la Seine et sur ses coteaux : relire « La Seine de notre Histoire, 4 : Du clos royal de Fontaine au clos de Barbeau ».
Au début de la IIIème République, « le département de Seine-et-Marne restait encore un des plus important de la région vignoble du Nord-Ouest [de la France] par l’étendue de ses vignes. (…) Le sol de Seine-et-Marne est plus favorable à la culture des bons cépages qu’à celle des mauvais. (…) Sa surface, traversée par les belles vallées de la Seine et de la Marne, est en outre accidentée d’une multitude de coteaux, à pentes sud et est, offrant les sites les plus favorables à la viticulture. (…) A Saint-Fargeau, à Boissise, à Héricy, les vins se gardent trois et quatre ans ; partout ailleurs ils sont bus dans l’année ».
Malgré ce potentiel favorable, le vignoble périclite pourtant au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et va finalement disparaitre sur la commune et les communes voisines à cause des assauts successifs de l’oïdium, du mildiou, du phylloxera, du gel et du chemin de fer.
De 1850 à 1855, concomitamment avec l’émergence de l’oïdium, l’arrivée et le développement du chemin de fer entre Paris et les vignobles bourguignons puis ceux de la vallée du Rhône, et enfin ceux du Languedoc, constituent les premières épreuves pour le vignoble d’Ile de France. Les conditions météorologiques s’en mêlent : fin janvier 1879, des pluies verglaçantes cassent les arbres comme en forêt de Fontainebleau, la vigne n’est pas épargnée. L’hiver 1879-1880 sera particulièrement rigoureux, près de -28°C à Melun ; il serait même le plus froid jamais connu en France : les vignes gèlent.
Un épisode catastrophique de mildiou affecte ensuite notre région en 1885. En 1890, l’arrondissement de Fontainebleau est déclaré phylloxéré. Enfin la création de la voie ferrée en rive droite qui coupe et détruit les meilleures parcelles du vignoble, en sonnera le glas : ce qui est détaillé dans l’article d’Olivier publié par « Cœur d’Héricy » de septembre 2021.
✻Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement et sincèrement la Famille Pouzet pour nous autoriser à publier les notes inédites de Marcel François et de Maurice Pouzet sur la viniculture des coteaux de Seine dans « La Seine de nos Saveurs ». Elle en sait gré à Jean-Michel, ses sœurs et ses frères, enfants de Maurice Pouzet et petits-enfants de Marcel François, et à Laurent et Isabelle, leurs cousins, pour leur implication décisive dans ce beau projet. Ces notes constituent un témoignage à la fois rare et d’une richesse incomparable sur la viticulture et la viniculture de notre région, de Samoreau à Barbeau.
Nous commencerons à vous partager leurs savoir-faire, leurs expériences, le résultat de leurs recherches et leur analyse dès la prochaine publication « la Seine de nos Saveurs ».
Une parcelle de vignes avec leur échalas
Des vignes à La Brosse, une des dernières parcelles préservées au début du XXe siècle
(à suivre)
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© Aux Amis de La Brosse – Cultivons notre Village d’Héricy, 2022