La Seine de nos Souvenirs 2

✻« Au Rendez-Vous des Pêcheurs », du temps de Robert Miséré

Le bar-restaurant « Au Rendez-Vous des Pêcheurs », route puis rue de Barbeau, offrait le bouquet au vainqueur des courses comme la Paris-Héricy des années d’après-guerre. Il n’en n’avait pas été toujours ainsi, et il ne le sera plus ensuite. Grâce à nos Ami(e)s Alain Dalaine, Annie Dufour, Françoise Perret, Christian Venet, Martine et Rémi Venet, et Patrick Vessereau, nous pouvons reconstituer son histoire depuis le début du XXe siècle.

Jusqu’aux années 20, ce lieu était une petite ferme tenue par Hélène et Louis Naissant, les Arrières-Grands-Parents de Patrick. Au décès de son époux, Hélène loue le bâtiment qui est transformé en bar, épicerie avec vente d’articles de pêche et location de barques. Les pêcheurs se retrouvent en bas de la rue du Fossé Chevalier, en aval du barrage. Les péniches empruntant le Petit bras et l’écluse coté Samois, les pêcheurs pouvaient se répartir sur le Grand bras de la Seine face à l’ancien Port aux Vins, choisir le « meilleur » endroit, y disposer ses appâts « secrets », attendre la « touche » au calme…

✻ « Au Rendez-Vous des Pêcheurs – Chez Rémy », du temps de Rémy Juin

L’établissement est ensuite vendu à Emile Pronier. Ce dernier aménage une salle de restaurant et un bar en lieu et place du garage, en fond de cour, là où Robert Miséré rangeait sa camionnette. C’est le début d’une nouvelle vie pour le « Au Rendez-Vous des pêcheurs » qui devient un restaurant de bon renom.

Après une douzaine d’années d’activités, Emile Pronier cède l’affaire à Rémy Juin, soit entre 1963 et 1965 ? « Chez Rémy » complète alors « Au Rendez-Vous des Pêcheurs », fêtant l’arrivée de ce nouveau propriétaire. La table est réputée, alimentée en viandes de qualité par la boucherie de la poste tenue par André et Mauricette Brochard. Rémy fait également éditer une carte postale à des fins de réclame pour mieux faire connaitre l’établissement ; et nous en profitons par-delà le temps. Sur le cliché pris par Yves Hodbert, protégée d’un soleil de fin d’après-midi par un parasol, nous pouvons reconnaitre, au sein d’un petit groupe d’amis, Mme Juin et, dans le rayon de soleil, Simone, la maman de notre Ami Christian.

Par la suite, Robert revend son affaire à une dame anglaise(?). Le commerce ne fonctionne plus aussi bien, notamment la location des barques a périclité depuis la suppression du barrage et l’ouverture du Grand bras aux péniches.

Ce commerce, haut lieu de l’activité touristique et de la convivialité héricéenne pendant plus de cinquante ans, fermera définitivement dans les années 80. Ce lieu reste inhabité jusqu’à ce que les Grands-Parents de Patrick le retape pour le louer en logements. Raccourci de l’évolution inéluctable (?) de nombreux villages et petites villes en périphérie des grands centres urbains.

(à suivre)

© Aux Amis de La Brosse – Cultivons notre Village d’Héricy, 2022